KnigaRead.com/
KnigaRead.com » Научные и научно-популярные книги » Иностранные языки » Ирина Дегиль - Французский с Проспером Мериме. Кармен

Ирина Дегиль - Французский с Проспером Мериме. Кармен

На нашем сайте KnigaRead.com Вы можете абсолютно бесплатно читать книгу онлайн Ирина Дегиль, "Французский с Проспером Мериме. Кармен" бесплатно, без регистрации.
Перейти на страницу:

D’ailleurs, les Andalouses me faisaient peur; je n’étais pas encore fait à leurs manières: toujours à railler, jamais un mot de raison. J’étais donc le nez sur ma chaîne, quand j’entends des bourgeois qui disaient: « Voilà la gitanilla! » Je levai les yeux, et je la vis. C’était un vendredi, et je ne l’oublierai jamais. Je vis cette Carmen que vous connaissez, chez qui je vous ai rencontré il y a quelques mois.

Elle avait un jupon rouge fort court (на ней была очень короткая красная юбка) qui laissait voir des bas de soie blancs avec plus d’un trou (из-под которой видны были: «которая позволяла увидеть» дырявые белые шелковые чулки: «с больше чем одной дырой»; trou, m – дыра; soie, f), et des souliers mignons de maroquin rouge (и миленькие туфли красного сафьяна) attachés avec des rubans couleur de feu (привязанные лентами цвета огня; mignon – миленький, славный; крошечный; ruban, m; couleur, f). Elle écartait sa mantille afin de montrer ses épaules et un gros bouquet de cassie (она откинула свою мантилью, чтобы показать свои плечи и большой букет кассии; écarter – раздвигать; отодвигать; cassie, f) qui sortait de sa chemise (который выступал из ее рубашки; sortir – выходить; выступать). Elle avait encore une fleur de cassie dans le coin de la bouche (у нее был еще один цветок кассии в зубах: «в углу рта»), et elle s’avançait en se balançant sur ses hanches (и она шла, покачавая бедрами; hanche, f) comme une pouliche du haras de Cordoue (как молодая кобыла с конного завода в Кордове; pouliche, f – молодая кобыла; haras, m – конный завод).

Elle avait un jupon rouge fort court qui laissait voir des bas de soie blancs avec plus d’un trou, et des souliers mignons de maroquin rouge attachés avec des rubans couleur de feu. Elle écartait sa mantille afin de montrer ses épaules et un gros bouquet de cassie qui sortait de sa chemise. Elle avait encore une fleur de cassie dans le coin de la bouche, et elle s’avançait en se balançant sur ses hanches comme une pouliche du haras de Cordoue.

Dans mon pays, une femme en ce costume aurait obligé le monde à se signer (в моей стране женщина в подобном наряде заставила бы всех перекреститься; costume, m – костюм; одеяние). À Séville, chacun lui adressait quelque compliment gaillard sur sa tournure (в Севилье каждый адресовал какой-нибудь игривый комплимент по поводу ее внешности; gaillard – веселый; вольный, игривый; tournure, f – оборот дела; внешность); elle répondait à chacun (она отвечала каждому), faisant les yeux en coulisse (строя глазки; coulisse, f – выдвижное окно; задвижная дверца; задвижка: faire des yeux en coulisse – делать/строить глазки; наблюдать украдкой; закатывать глаза, regarder en coulisse – смотреть украдкой; couler – течь, бежать), le poing sur la hanche (подбочась: «кулаки на бедрах»), effrontée comme une vraie bohémienne qu’elle était (бесстыдная, какой может быть только цыганка: «как настоящая цыганка, какой она и была»). D’abord elle ne me plut pas (сначала она мне не понравилась; plaire), et je repris mon ouvrage (и я продолжил свое дело); mais elle, suivant l’usage des femmes et des chats (но она, следуя привычке женщин и кошек; usage, m – обычай; привычка) qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas (которые не приходят, когда их зовут, и приходят, когда их не зовут), s’arrêta devant moi et m’adressa la parole (остановилась передо мной и заговорила со мной: «адресовала мне слово»):

– Compère, me dit-elle à la façon andalouse (приятель, – сказала она мне по-андалузски; compère, m – /уст./ кум; приятель), veux-tu me donner ta chaîne pour tenir les clefs de mon coffre-fort (не отдашь ли ты мне твою цепь, чтобы держать = повесить ключи от моего денежного сундука; coffre-fort, m – несгораемый шкаф; coffre, m – сундук)?

Dans mon pays, une femme en ce costume aurait obligé le monde à se signer. À Séville, chacun lui adressait quelque compliment gaillard sur sa tournure; elle répondait à chacun, faisant les yeux en coulisse, le poing sur la hanche, effrontée comme une vraie bohémienne qu’elle était. D’abord elle ne me plut pas, et je repris mon ouvrage; mais elle, suivant l’usage des femmes et des chats qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas, s’arrêta devant moi et m’adressa la parole:

– Compère, me dit-elle à la façon andalouse, veux-tu me donner ta chaîne pour tenir les clefs de mon coffre-fort?

– C’est pour attacher mon épinglette, lui répondis-je (это чтобы привязать мой затравник, – ответил я).

– Ton épinglette! s’écria-t-elle en riant (твой затравник, – воскликнула она, смеясь). Ah! monsieur fait de la dentelle, puisqu’il a besoin d’épingles (ах, сеньор плетет кружево, раз ему нужны булавки; épingle, f)!

Tout le monde qui était là se mit à rire (все, кто там находился, засмеялись), et moi, je me sentais rougir (а я почувствовал, что краснею; rouge – красный), et je ne pouvais trouver rien à lui répondre (а я не нашелся, что ответить: «а я не мог найти ничего, чтобы ей ответить»).

– Allons, mon cœur, reprit-elle (ну же, душа моя, продолжила она; cœur, m – сердце), fais-moi sept aunes de dentelle noire pour une mantille (сделай мне семь локтей черного кружева для мантильи; aune, f – /уст./ локоть /=120 см/), épinglier de mon âme (милый мой булавочник: «булавочник моей души»)!

– C’est pour attacher mon épinglette, lui répondis-je.

– Ton épinglette! s’écria-t-elle en riant. Ah! monsieur fait de la dentelle, puisqu’il a besoin d’épingles!

Tout le monde qui était là se mit à rire, et moi, je me sentais rougir, et je ne pouvais trouver rien à lui répondre.

– Allons, mon cœur, reprit-elle, fais-moi sept aunes de dentelle noire pour une mantille, épinglier de mon âme!

Et prenant la fleur de cassie qu’elle avait à la bouche (и, взяв цветок кассии, который был у нее в зубах), elle me la lança, d’un mouvement du pouce (она бросила его мне щелчком: «движением большого пальца»), juste entre les deux yeux (прямо между глаз). Monsieur, cela me fit l’effet d’une balle qui m’arrivait (сеньор, это произвело на меня действие пули = мне показалось будто в меня выстрелили; balle, f – мяч; пуля)… Je ne savais où me fourrer (я не знал, куда деваться; se fourrer – /разг./ проникать; деваться), je demeurais immobile comme une planche (и стоял, не двигаясь, как доска = как столб). Quand elle fut entrée dans la manufacture (когда она зашла на фабрику), je vis la fleur de cassie qui était tombée à terre entre mes pieds (я увидел, что цветок кассии упал на землю у моих ног; terre, f); je ne sais ce qui me prit (не знаю, что на меня нашло; prendre – брать; объять, охватить), mais je la ramassai sans que mes camarades s’en aperçussent (но я подобрал его так, что мои товарищи этого не заметили; s’apercevoir) et je la mis précieusement dans ma veste (и положил его бережно в мою куртку; précieusement – тщательно; бережно; précieux – драгоценный, дорогой). Première sottise (первая глупость; sot – глупый)!

Et prenant la fleur de cassie qu’elle avait à la bouche, elle me la lança, d’un mouvement du pouce, juste entre les deux yeux. Monsieur, cela me fit l’effet d’une balle qui m’arrivait… Je ne savais où me fourrer, je demeurais immobile comme une planche. Quand elle fut entrée dans la manufacture, je vis la fleur de cassie qui était tombée à terre entre mes pieds; je ne sais ce qui me prit, mais je la ramassai sans que mes camarades s’en aperçussent et je la mis précieusement dans ma veste. Première sottise!

Deux ou trois heures après, j’y pensais encore (спустя два или три часа я еще думал об этом), quand arrive dans le corps de garde un potier tout haletant (когда в караульное помещение прибегает запыхавшийся гончар/горшечник; arriver – прибывать; haleter – прерывисто дышать; задыхаться; запыхаться; pot, m – горшок), la figure renversée (на котором лица не было; renversé – опрокинутый; взволнованный). Il nous dit que dans la grande salle des cigares (он говорит нам, что в большой сигарной комнате), il y avait une femme assassinée (лежит убитая женщина), et qu’il fallait y envoyer la garde (и что нужно туда отправить охрану). Le maréchal me dit de prendre deux hommes et d’y aller voir (сержант велит мне взять двух человек и пойти туда посмотреть, /в чем дело/). Je prends mes hommes et je monte (я беру своих людей и поднимаюсь).

Deux ou trois heures après, j’y pensais encore, quand arrive dans le corps de garde un potier tout haletant, la figure renversée. Il nous dit que dans la grande salle des cigares, il y avait une femme assassinée, et qu’il fallait y envoyer la garde. Le maréchal me dit de prendre deux hommes et d’y aller voir. Je prends mes hommes et je monte.

Figurez-vous, monsieur, qu’entré dans la salle (представьте, сеньор, что, входя в комнату) je trouve d’abord trois cents femmes en chemise (я вижу сначала триста женщин в рубашках), ou peu s’en faut (или вроде того), toutes criant, hurlant, gesticulant (все они кричат, вопят, жестикулируют; hurler – выть; вопить), faisant un vacarme à ne pas entendre Dieu tonner (производя шум, что хоть гром греми – не услышишь; Dieu – Бог; tonner – греметь, грохотать; производить гром). D’un côté, il y en avait une, les quatre fers en l’air (в стороне лежала одна, вверх тормашками; fer, m – железо; изделие из железа; tomber les quatre fers en l'air – упасть вверх тормашками), couverte de sang (покрытая = залитая кровью), avec un X sur la figure qu’on venait de lui marquer en deux coups de couteau (с крестом на лице, который только что ей начертили на лице двумя ударами ножа; marquer – обозначать; ставить клеймо; оставить отпечаток; coup, m; couteau, m). En face de la blessée, que secouraient les meilleures de la bande (напротив раненой, которой помогали лучшие из группы = самые расторопные; secourir; bande, f – шайка, банда; толпа), je vois Carmen tenue par cinq ou six commères (я вижу Кармен, которую унимают пять-шесть кумушек; tenir – держать; commère, f – /уст./ кума; кумушка). La femme blessée criait (раненая женщина кричала): « Confession (на исповедь)! confession (на исповедь)! je suis morte (я умираю)! »

Figurez-vous, monsieur, qu’entré dans la salle je trouve d’abord trois cents femmes en chemise, ou peu s’en faut, toutes criant, hurlant, gesticulant, faisant un vacarme à ne pas entendre Dieu tonner. D’un côté, il y en avait une, les quatre fers en l’air, couverte de sang, avec un X sur la figure qu’on venait de lui marquer en deux coups de couteau. En face de la blessée, que secouraient les meilleures de la bande, je vois Carmen tenue par cinq ou six commères. La femme blessée criait: « Confession! confession! je suis morte! »

Перейти на страницу:
Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*