Федор Тютчев - Полное собрание стихотворений
4 апреля 1838
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"Que l'homme est peu reel, qu'aisement il s'efface!.."*
Que l’homme est peu réel, qu’aisément il s’efface! —
Présent, si peu de chose, et rien quand il est loin.
Sa présence, ce n’est qu’un point, —
Et son absence — tout l’espace.
1842
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Un rêve*
‘«Quel don lui faire au déclin de l’année?
Le vent d’hiver a brûlé le gazon,
La fleur n’est plus et la feuille est fanée,
Rien de vivant dans la morte saison…»
Et consultant d’une main bien-aimée
De votre herbier maint doux et cher feuillet,
Vous réveillez dans sa couche embaumée
Tout un Passé d’amour qui sommeillait…
Tout un Passé de jeunesse et de vie,
Tout un Passé qui ne peut s’oublier…
Et dont la cendre un moment recueillie
Reluit encore dans ce fidèle herbier…
Vous y cherchez quelque débris de tige —
Et tout à coup vous y trouvez deux fleurs…
Et dans ma main par un secret prodige
Vous les voyez reprendre leurs couleurs.
C’étaient deux fleurs: l’une et l’autre était belle,
D’un rouge vif, d’un éclat peu commun…
La rose brille et l’œillet étincelle,
Tous deux baignés de flamme et de parfum…
Et maintenant de ce mystère étrange
Vous voudriez reconnaître le sens…
Pourquoi faut-il vous l’expliquer, cher ange?..
Vous insistez. Eh bien soit, j’y consens.
Lorsqu’une fleur, ce fréle et doux prestige.
Perd ses couleurs, languit et se flétrit,
Que du brasier on approche sa tige,
La pauvre fleur aussitôt refleurit…
Et c’est ainsi que toujours s’accomplissent
Au jour fatal et rêves et destins…
Quand dans nos cœurs les souvenirs pâlissent,
La Mort les fait refleurir dans ses mains…
7 октября 1847
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"Un ciel lourd que la nuit bien avant l'heure assiege…"*
Un ciel lourd que la nuit bien avant l’heure assiège,
Un fleuve, bloc de glace et que l’hiver ternit —
Et des filets de poussière de neige
Tourbillonnent sur des quais de granit…
La mer se ferme enfin… Le monde recule,
Le monde des vivants, orageux, tourmenté…
Et, bercé aux lueurs d’un vague crépuscule
Le pôle attire à lui sa fidèle cité…
6 ноября 1848
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Lamartine*
La lyre d’Apollon, cet oracle des dieux,
N’est plus entre ses mains que la harpe d’Eole,
Et sa pensée — un rêve ailé, mélodieux
Qui flotte dans les airs bercé par sa parole.
1849
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"Comme en aimant le coeur devient pusillanime…"*
Comme en aimant le cœur devient pusillanime,
Que de tristesse au fond et d’angoisse et d’effroi!
Je dis au temps qui fuit: arrête, arrête-toi,
Car le moment qui vient pourrait comme un abîm
S’ouvrir entre elle et moi.
C’est là l’affreux souci, la terreur implacable,
Qui pèse lourdement sur mon cœur oppressé.
J’ai trop vécu, trop de passé m’accable,
Que du moins son amour ne soit pas du passé.
Конец 1840-х — начало 1850-х годов
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"Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurees…"*
Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurées,
L’éclat immaculé, le divin élément,
Etoiles, gloire à vous! Splendeurs toujours sacrées!
Gloire à vous qui durez incorruptiblement!
L’homme, race éphémère et qui vit sous la nue,
Qu’un seul et même instant voit naître et défleurir,
Passe, les yeux au ciel. — Il passe et vous salue!
C’est l’immortel salut de ceux qui vont mourir.
23 августа 1850
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"Des premiers ans de votre vie…"*
Des premiers ans de votre vie
Que j’aime à remonter le cours,
Ecoutant d’une âme ravie
Ces récits, les mêmes toujours…
Que de fraîcheur et de mystère,
En remontant ces bords heureux!
Quelle douce et tendre lumière
Baignait ce ciel si vaporeux!
Combien la rive était fleurie,
Combien le flot était plus pur!
Que de suaves rêveries
Se reflétait dans son azur!..
Quand de votre enfance incomprise
Vous m’avez quelque temps parlé,
Je crois sentir dans une brise
Glisser comme un printemps voilé…
12 апреля 1851
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Из Микеланджело ("Oui, le sommeil m'est doux! Plus doux — de n'etre pas!..")*
Oui, le sommeil m’est doux! plus doux — de n’être pas!
Dans ces temps de malheur et de honte suprême
Ne rien voir, rien sentir, c’est la volupté même!..
Craignez de m’éveiller… de grâce, parlez bas…
1855
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Pour Madame la grande Duchesse Hélène*
Dans ce Palais, qui que l’on fasse,
Rien n’est invraisemblable et tout est de saison:
Ici, la Féerie est toujours á sa place,
Car c’est le train de la maison.
Не ранее 1855
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Pour S<a> M<ajesté> l'Imperatrice*
Prestige, Illusion, la Magie et la Fable,
Tout vient vous rendre hommage et tomber à vos pieds…
Et l’on sent, quelque part que vous apparaissiez,
Que la verité seule est vraiment adorable…
Не ранее 1855
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"Il faut qu'une porte…"*
Il faut qu’une porte
Soit ouverte ou fermée —
Vous m’embêtez, ma bien-aimée,
Et que le diable vous emporte.
Ноябрь 1856
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Е. Н. Анненковой ("D'une fille du Nord, chetive et languissante…")*
D’une fille du Nord, chétive et languissante,
Eclose á l’ombre des forêts,
Vous, en qui tout rayonne et tout rit et tout chante,
Vous voulez emprunter les traits?
Eh bien, pardonnez-moi mon doute involontaire,
Je crains que l’on ne dise, en voyant ce tableau:
«C’est l’oranger en fleur, tout baigné de lumière,
Qui veut simuler un bouleau».
Март 1858
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"De ces frimas, de ces deserts…"*
De ces frimas, de ces déserts
Là-bas, vers cette mer qui brille,
Allez-vous en, mes pauvres vers,
Allez-moi saluer ma fille.
5 марта 1860
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"La vieille Hecube, helas, trop longtemps eprouvee…"*
La vieille Hécube, hélas, trop longtemps éprouvée,
Après tant de revers et de calamités,
Se réfugie enfin, reposée et lavée,
Sous l’abri protecteur de vos jeunes bontés.
23 февраля 1861
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"Lorsqu'un noble prince, en ces jours de demence…"*
Lorsqu’un noble prince, en ces jours de démence,
Decort de sa main le bourreau des chrétiens, —
Pourrait-on dire encore, ainsi qu’aux temps anciens:
«Honny soit qui mal y pence»*?
Середина июля 1867
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"Ah, quelle meprise…"*
Ah, quelle méprise —
Incroyable et profonde!
Ma fille rose, ma fille blonde
Qui veut se faire sœur grise.
Ноябрь — начало декабря 1870
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Переводы стихотворений, написанных на французском языке
"Устали мы в пути, и оба на мгновенье…"*
Устали мы в пути, и оба на мгновенье
Присели отдохнуть и ощутить смогли,
Как осенили нас одни и те же тени,
И тот же горизонт мы видели вдали.
Но времени поток бежит неумолимо.
Соединив на миг, нас разлучает он.
И скорбен человек, и силою незримой
Он в бесконечное пространство погружен.
И вот теперь, мой друг, томит меня тревога:
От тех минут вдвоем какой остался след?
Обрывок мысли, взгляд… Увы, совсем немного!
И было ли всё то, чего уж больше нет?
"Как зыбок человек! Имел он очертанья…!"*
Как зыбок человек! Имел он очертанья —
Их не заметили. Ушел — забыли их.
Его присутствие — едва заметный штрих.
Его отсутствие — пространство мирозданья.
Мечта*
«Что подарить в такое время года?
Холодный вихрь обрушился на луг —
И нет цветов. Безмолвствует природа.
Пришла зима. Всё вымерло вокруг».
И, взяв гербарий милой мне рукою,
Перебирая хрупкие цветы,
Вы извлекли из сонного покоя
Всё прошлое любви и красоты.
Вы разбудили то, что незабвенно,
Вы воскресили молодость и пыл
Минувших дней, чей пепел сокровенный
Гербарий этот бережно хранил.
На два цветка ваш выбор пал случайный,
И вот они, без влаги и земли,
В моей руке, подвластны силе тайной,
Былые краски снова обрели.
Цветы живут и шепчут: «Посмотри-ка,
Красивы мы, и ярок наш наряд…»
Сверкает роза, искрится гвоздика,
И вновь от них струится аромат.
Кто два цветка живой наполнил силой?
В чем тут секрет, — спросили вы меня.
Открыть его? Зачем же, ангел милый?
Вы просите? Ну что ж, согласен я.
Когда цветок, дар мимолетный, тленный,
Утратил краски, сник и занемог —
К огню его приблизьте, и мгновенно
Вновь расцветет зачахнувший цветок.
Такими же мечты и судьбы станут,
Когда часы последний час пробьют…
В душе у нас воспоминанья вянут,
Приходит смерть — и вновь они цветут.
"Тяжелый небосвод окутан ранней мглою…"*