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Роберт Дарнтон - Поэзия и полиция. Сеть коммуникаций в Париже XVIII века

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Как все символические конструкции, стихи многозначны. Они достаточно насыщенны, чтобы означать разные вещи для разных людей на пути своего распространения. Ограничить их до одной интерпретации значило бы неверно понимать их суть. И все же разные смыслы стихов не превышали способности современников к их пониманию, и, с исторической перспективы, одно настроение подозрительным образом отсутствует: парижане 1749–1750 годов не выражали чувство гнева и отчуждения, готовность прибегнуть к крайним мерам и взрывоопасное непостоянство «гула толпы» («bruits publics»), наполнявшего улицы Парижа с 1787 по 1789 год. Ни один из Четырнадцати не проявлял революционных настроений.

Нет смысла выстраивать причинные связи с 1789 годом, лучше разграничить контекст. В середине века Париж не был готов к революции. Но в нем сложилась эффективная система коммуникации, информировавшая общество о важных событиях и дающая постоянные комментарии к ним. Коммуникации позволяли сплотить общество, благодаря актам передачи и получения информации, построенным на общем ощущении вовлеченности в государственные дела. «Дело Четырнадцати» позволяет вблизи изучить этот процесс. Оно показывает, как действует информационное общество, когда информация распространяется словесно и поэзия передает сообщения среди обычных людей, крайне эффективно и задолго до Интернета.

Приложения

Песни и стихотворения, передаваемые Четырнадцатью

1. «Monstre dont la noir furie»

Не удалось обнаружить ни одной копии этой оды. В докладах о расследовании генерал-лейтенант Беррье выделял ее из других произведений, обнаруженных полицией, и описывал как стихотворение, автора которого им изначально было велено арестовать: «Depuis le 24 avruil, il a paru une ode de 14 strophes, contre le roi intitulée “L’exil de M. Maurepas”» («24 апреля появилась ода в 14 строфах, обращенная против короля и озаглавленная “На ссылку месье де Морепа”»); Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 11690, folio 120. Полиция обычно определяла ее, как и другие стихотворения, по первой строке. Вот их запись в другом рапорте, ms. 11690, folio 151: «Monstre dont la noir furie» ou les vers sur l’exil de M. de Maurepas» («“Чудовище, чья ярость черна” или стихотворение на ссылку месье де Морепа»).

2. «Quel est le triste sort des malheureux Français»

Эта ода записана в нескольких «chansonniers» и в других источниках, без существенных изменений в тексте. Например, в Парижской исторической библиотеке, ms. 649, pр. 13–15. Здесь мы цитируем ее из «Vie privée de Louis XV, ou principaux événements, particularités et anecdotes de son règne» (Париж, 1781), II, pp. 372–374, где есть довольно удобные примечания. Я модернизировал французский язык здесь и в других текстах:

Quel est le triste sort des malheureux Français!
Réduits à s’affliger dans le sien de la paix!
Plus heureux et plus grands au milieu des alarmes,
Ils répandaient leur sang, mais sans verser de larmes.

Qu’on ne nous vante plus le charmes du repos:
Nous aimons mieux courir à des périls nouveaux,
Et vainqueurs avec gloire ou vaincus sans bassesse,
N’avoir point à pleurer de honteuse faiblesse.
Edouard[185] fugitif a laisé dans nos coeurs
Le désespoir affreux l’avoir été vainqueurs.
A quoi nous servait-il d’enchaîner la victoire?
Avec moins de lauriers nous aurions plus de gloire.
Et contraints de céder à la loi du plus fort,
Nous aurions pu du moins en accuser le sort.
Mais trahir Edouard, lorsque l’on peut combattre!
Immoler à Brunswick[186] le sang de Henri Quatre!
Et de George vaincu subir les dures lois!
O Français! O Louis! O protecteurs des rois!
Est-ce pour les trahir qu’on porte ce vain titre?
Est-ce en le trahissant qu’on devient leur arbitre?
Un roi qui d’un héros se déclare l’appui,
Doit t’élever au trône ou tomber avec lui.
Ainsi pensaient les rois que célèbre l’histoire,
Ainsi pensaient toux ceux à qui parlait la gloire.
Et qu’auraient dit de nous ces monarques farmeux,
S’ils avaient du prévoir qu’un roi plus puissan qu’eux,
Appelant un héros au secours de la France,
Contractant avec lui la plus sainte alliance,
L’exposerait sans force aux plus affreux hasards,
Aux fureurs de la mer, des saisons et de Mars!
Et qu’ensuite unissant la fablesse au parjure,
Il oublierait serments, gloire, rang et nature;
Et servant de Brunswick le système cruel,
Traînerait enchaîne le héros à l’autel!
Brunswick, te faut-il donc de si grandes victimes?
O ciel, lance tes traites; terre, ouvre tes abimes!
Quoi, Biron[187], votre roi vous l’a-t-il ordonné?
Edouard, est-ce vous d’huissiers environné?
Est-ce vous de Henri le fils dignes de l’être?
Sans doute. A vos malheurs j’ai pu vous reconnaître.
Mais je vous reconnais bien mieux à vos vertus.
O Lois! Vos sujets de douleur abattus,
Respectent Edouard captif et sans couronne:
Il est roi dans les fers, qu’êtes-vous sut le trône?
J’ai vu tomber le sceptre aux pieds de Pompadour[188]!
Mais fut-il relevé par les mains de l’amour?
Belle Agnès[189], tu n’es plus! Le fier Anglais nous dompte.
Tandis que Louis dort dans le sein de la honte,
Et d’une femme obscure indignement épris.
Il oublie en ses bras nos pleurs et nos mépris.
Belle Agnès, tu n’es plus! Ton altière tendresse
Dédaignerait un roi flétri par la faiblesse.
Tu pourrais réparer le malheurs d’Edouard
En offrant ton amour à ce brave Stuard.
Hélas! Pour t’imiter il faut de la noblesse.
Tout est vil en ces lieux, ministres et maîtresse:
Tous disent à Louis qu’il agit en vrai roi;
Du bonheur des Français qu’il se fait une loi!
Voilà de leurs discours la perfide insolence:
Voilà la flatterie, et voici la prudence:
Peut-on par l’infamie arriver au bonheur?
Un peuple s’affaiblit par le seul déshonneur.
Rome, cent fois vaincue, en devenait plus fière,
Et ses plus grands malheurs la rendaient plus altière.
Aussi Rome parvint à dompter l’univers.
Mais toi, lâche ministre[190], ignorant er pervers,
Tu trahis ta patrie er tu la déshonores.
Tu poursuis un héros que l’univers adore.
On dirait que Brunswick t’a transmis ses fureurs;
Que ministre inquiet de ses justes terreurs
Le seul nom d’Edouard t’épouvante et te gêne.
Mais apprend quel sera le fruit de cette haine:
Albion[191] sent enfin qu’Edouard est son roi,
Digne, par ses vertus de lui donner le loi.
Elle offre sur la trône asile à se grand homme,
Trahi tout à la fois par la France et par Rome;
Et bientôt les Français, tremblants, humiliés,
D’un nouvel Edouard viendront baiser le pieds.
Voilà les tristes fruits d’un olivier funeste
Et de nos vains lauriers le déplorable reste[192]!

3. «Peuple jadis si fier, aujourd’hui si servile»

Текст этой оды тоже взят из «Vie privée de Louis XV», II, pp. 374–375, вместе с прилагающимися пометками. Ее тоже можно найти в разных «chansonniers», вроде того, что находится в Парижской исторической библиотеке, ms. 649, p. 16.

Peuple jadis si fier, aujourd’hui si servile[193],
Des princes malheureux vous n’êtes plus a’sile.
Vos ennemis vaincus aux champs de Fontenoy,
A leurs propes vainqueurs ont imposté la loi;
Et cette indigne paix d’Arragon[194] vous procure,
Est pour eux un triomphe et pour vos une injure.
Hélas! Auriez-vous donc couru tant de hasards
Pour placer une femme[195] au trône des Césars;
Pour voir l’heureux Anglais dominateur de l’onde
Voiturer dans ses ports tout l’or du nouveau monde;
Et le fils de Stuart, par vous-même appelé,
Aux frayeurs de Brunswick, lâchement immolé!
Et toi[196] que tes flatteurs ont paré d’un vain titre,
De l’Europe en ce jour te diras-tu l’arbitre?
Lorsque dans tes Etats tu ne peux conserver

Un héros que le sort n’est pas las d’éprouver;
Mais qui, dans les horreurs d’une vie agitée,
Au sien de l’Angleterre à sa perte exité,
Abandonné des siens, fugitif, mis à prix,
Se vit toujours du moins plus libre qu’a Paris;
De l’amitié des rois exemple mémorable,
Et de leurs intérêts victime déplorable.
Tu triomphes, cher prince, au milieu de tes fers;
Sur toi, dans se moment, tous les yeux sont ouverts.
Un peuple généreux et juge du mérite,
Va révoquer l’arrêt d’une race proscrite.
Tes malheurs ont changé le esprit prévenus;
Dans la coeur des Anglais tous tes droits sont connus.
Plus flatteurs et le plus sûrs que ceux de la naissance,
Ces droits vont doublement affermir ta puissance.
Mais sur le trône assis, cher prince, souviens-toi,
Que le peuple superbe et jaloux de sa foi
N’a jamais honoré du titre de grand homme
Un lâche complaisant des Français et de Rome.

4. «Qu’une bâtarde de catin»

У этой песни накопилось столько версий, что ни один текст не отражает ее полностью, хотя предоставленная копия из Исторической библиотеки, ms. 580, folios 248–249, датированная октябрем 1747 года, достаточно точно отражает раннюю версию, позже записанную в «chansonnier». Слева в ней приводятся щедрые примечания.

Sur Mme d’Etiole, fille de M. Poisson mariée à M. d’Etiole,
sous fermier, neveu de M. Normand, qui avait été amant
de Mme Poisson. Maîtresse de Louis XV, faite marquise
de Pompadour et son mari fermier général.
1.
Qu’un bâtarde de catin
A la cour se voie avancée,
Que dans l’amour et dans le vin
Louis cherche une gloire aisée,
Ah! le voilà, ah! Le voici
Celui qui n’en a nul souci.

Sur M. le Dauphin, fils de Louis XV.
2.
Que Monseigneur le gros Dauphin
Ait l’esprit comme la figure
Que l’Etat craigne le destin
D’un second monarque en peinture.
Ah! la voilà, etc.

Sur M. de Vandières, frère de Mme d’Etiole,
marquise de Pompadour, reçu en survivance
de la charge de Contrôleur des bâtiments du roi
que M. le Normans de Tournehem son oncle avait,
qui mourut en 1752.
3.
Qu’ébloui par un vain éclat
Poisson tranche du petit maître
Qu’il pense qu’ à la cour un fat
Soit difficile à reconnaître.

Sur le maréchal de Saxe, mort à Chambord en 1751.
4.
Que Maurice ce fier à bras
Pour avoir contraint à se rendre
Villes qui ne résistaient pas
Soit plus exalté qu’Alexandre.

Sur le maréchal de Belle-Isle, qui commandait
l’armée en Provence en 1747.
5.
Que notre hero à projets
Ait vu dans la lâche indolence
A la honte du nom français
Le Hongrois piller le Provence.

M. d’Aguesseau de Fresne
6.
Que le chancelier décrépit
Lâche le main à l’injustice
Que dans le vrai il ait un fils
Qui vende même la justice.

Ministre de la marine, Secrétaire d’Etat.
7.
Que Maurepas, St Florentin
Ignorent l’art militaire
Que ce vrai couple calotin
A peine soit bon à Cythère.

Ministre de la guerre.
8.
Que d’Argenson en dépit d’eux
Ait l’oreille de notre maître
Que du débris de tous les deux
Il voie son crédit renaître.

L’ancien évêque de Mirepoix, qui a la feuille des bénéfices.
Il a été précepteur du dauphin, fils de Louis XV. Mort à Paris
le 20 août 1755.
9.
Que Boyer, ce moine maudit
Renverse l’Etat pour la bulle
Que par lui le juste proscrit
Soit victime de la formule.

Premier Président du Parlament de Paris.
10.
Que Maupeou plie indignement
Sex genoux devant cette idole
Qu’à son exemple le Parlement
Sente son devoir et le viole.

Conseiller d’Etat ordinaire et ministre des affaires étrangères,
Contrôleur général des finances.
11.
Que Puisieulx en attendant
Embrouille encore plus les affaires
Et que Machault en l’imitant
Mette le comble à nos misères.

12.
Sur ces couplets qu’un fier censeur
A son gré critique et raisonne
Que leurs traits démasquent l’erreur
Et percent jusqu’au trône.

5. «Sans crime on peut trahir sa foi»

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