Лев Толстой - ТОМ 24 — ПРОИЗВЕДЕНИЯ 1880—1884
Troisiéme commandement. D'aprés Vancienne loi il vous a été dit: Ne te parjure pas devant ton Dieu. Le nouveau commandement dit: Ne jure jamais par quoi que cela soit et de quoi que cela soit. L'homme ne saurait rien promettre, les hommes étant toujours et entiérement en la Puissance du Pére. Si Von exige le serment c'est pour le mal. Troisiéme commandement: ne rien promettre et ne pas prêter serment.
Quatriéme commandement. D'aprés l'ancienne loi il vfoujs a été dit: punissez les hommes — dent pour dent, oeil pour oeil. Le nouveau commandement dit: non seulement ne punissez jamais les hommes, mais n'opposez jamais de résistance au mal qu'on vous fait, supportez les affronts, soyez prêt à faire plus que ne l'exige de vous l'agresseur. Matt. F, 38–42. Matt. VIII, 2. Luc. VI, 38. Ne prononcez pas de jugements contre les autres, ne pas condamner, parce que chacun étant lui — même coupable, ne saurait être juge de personne. En se vengeant on ne fait qu'enseigner la vengeance aux autres. Luc. VI, 39, 40. Ne point rendre le mal pour le mal, ne point punir, ne point juger et condamner, mais supporter le mal. Voilа le 4–me commandement.
Cinquiéme nouveau commandement. D'aprés l'ancienne loi il vous a été dit: vous jai tes le bien à vos compatriotes et le mal aux ennemis de votre nation. Le nouveau commandement dit: — ne faites pas de distinction entre un compatriote et un étranger, parce que tous les hommes sont jréres étant fils du même Pére. Faites le bien toujours et à tous comme jont le soleil et la pluie sans jaire aucune distinction entre vos proches et les soi — disant ennemis de votre peuple, aux hommes des autres nation[s]. Voilа le sinquiéme commandement.
Voilа les cinq nouveaux commandements. Ils consistent tous en seul: jais à autrui ce que tu voudrais qu'on te fit. Tout l'enseignement de la loi et des prophétes ne dit que cela.
L'observance de ces commandements est nécessaire, non pas pour avoir le suffrage des hommes, mais pour remplir la volonté du Pére commun de tous les hommes qui est le bien de tous. Matt. F, 1–4.
La priére réglementaire qui ce fait devant les hommes, est une hypocrisie. Elle ne se fait que pour l'opinion des hommes.
La priére ne peut pas consister dans les demandes que nous faisons à Dieu. Notre Pére connaоt tous nos besoins avant même que nous ne les ayons formulés. Matt. VI, 5–8.
La priére ne peut pas se faire que dans le secret de notre coeur et ne peut consister que dans la soummission à la volonté du Pére. Or Sa volonté est le bien de tous les hommes. Par conséquent le premier acte de la priere e[s]t le pardon et Voubli de mal que nous imputons à nos freres. En priant notre [Perejde nous sauver du mal nous devons commencer par le chasser de notre coeur. Matt. VI, 7—15.
Le jeûne réglementaire est de même une hypocrisie car on s'y conforme pour Vapprobation des hommes, or agir pou[r' l'ap[p] — robation des hommes et non pour remplir la volonté du Pere est un mal. Si tu jeûnes pour remplir la volonté du Pere, prive toi aussi des louanges des hommes. Matt. VI, 16–18.
Heureux ne sont pas les riches et les glorieux, mais les pauvres et les humbles. Celui qui suivra ces 5 commandements n'aura pas les trésors de la terre, mais il possédera le trésor de la vie heureuse et véritable. Le trésor qu'il possédera ne sera pas sujet à la perdition comme les trésors de la terre, mais son trésor ne pourra lui être ôté. Mais il faut bien faire le choix du trésor qu'on convoite. Si Vidée qu'on se fait du bien de la vie est fausse, que sera ce bien quand on Г acquerra? Il est indispensable de faire bien son choix. On ne [peut] pas poursuivre deux but[s] à laopposés Vun à Vautre comme on ne peut pas servir deux maоtres. Matt. VI, 19–25. Que celui qui parmi les deux a choisi le vrai trésor — celui de la vie véritable dans Vaccomplissement de la volonté du Pere, ne dit pas comme disent les hommes: que deviendrons nous, que mangerons nous, de quoi nous vêtirons nous, si nous accomplissons les 5 commandements, si nous n'amassons pas des bien[s] et si nous re?idons aux autres le fruit de notre travail? Ne le dites pas et ne vous souciez pas de ce que v[ou]s mangerez et boirez et de quoi ν [ou] s v[ou]s vêtirez. Votre Pere v[ou]s a donné plus que la nourriture et les vêtemen[t]s, il v[ou]s a donné la vie. Comment ne ν [ou] s donnerait— il pas ce qu'il v[ou]s faut pour la soutenir? Voyez les fleurs et les oiseaux de champs, ils n'amassent pas, mais ils vivent.
Comment ne vivriez ν [ou] s pas en vous fiant à la volonté du Pere? Votre Pere sait ce dont v[ou]s (avez besoin). Et puis même si ν [ou] s faisiez tout votre possible pour soutenir votre vie, ν [ou] s savez qu'il vous est impossible de prolonger votre existence ne fut ce que d'un jour. Le Pere connaоt les besoins de ses enfan[t]s et y pourvoit. Matt. VI, 25–32. ·
Existe — t — il un pére qui donnerait une pierre a son fils qui a faim? Des hommes qui sont méchants agissent ainsi envers leurs enfan[t]s. Comment votre Pere la puissance infinie ne donnerait pas le bien à ceux que le lui demandent? Matt. VII, 9—11.
Recherchez le Royaume de Dieu, recherchez la vérité et tout le reste vous sera donne! N'ayez pas souci du lendemain et tвchez seulement de vous maintenir a chaque instant dans la volonté du Pére. Matt. VI, 25–34.
Ce chemin que je ν [ou] s trace est un chemin étroit mais c'est le seul qui méne à la vraie vie. Les faux pasteurs, les loups déguisés sous des toisons de brébis s'évertuent à éconduire les hommes, à les faire dévier de ce chemin. Qu'on s'en défie! On reconnaоt la qualité des arbres par les jruits qu'ils portent. De même од reconnaоt les faux prophétes aux actes qu'ils sanctionnent. S'ils prêchent la violence, les représailles, — ce sont de faux maоtres. [Matt.] VII, 13–20.
Aucune[s] paroles ni priéres ne peuvent faire entrer dans le Royaume de Dieu. Ce n'est que l'accomplissement de la volonté du Pére qui ouvre l'entréfejdu royaume des deux. Matt. VII, 21–23.
Par conséquent ce n'est que celui qui entendra et remplira les cinq commandements que je donne qui participera a la vraie vie, celle que rien ne saurait faire périr, tandis que celui qui ayant entendu mes commandements]ne les a pas remplis n'aura qu'une vie éphémére qui disparaоtra sans traces avec son enveloppe charnelle. [Matt.] VII, 23–27.
La doctrine de Jésus attire et charme lés hommes parce qu'elle proclame la liberté de tous. Matt. VII, 28, 29. L'enseignement de Jésus est l'accomplissement de la prophétie d'Esaï qui annonce la venue de l'élu de Dieu, apportant aux hommes la lumiére, triomphant du mal et rétablissant la justice par la douceur, l'humilité et le bien, non pas par la force, ou la violence. [Matt.] XII, 17–21.
Chapitre V (QUE TA VOLONTÉ (SOIT FAITE) S'ACCOMPLISSE)
L'homme qui passe sa vie à accomplir sa volonte person[n]elle se prive de la vie véritable. (La vie des hommes est contraire à la volonté de Dieu, mais la vie qui est conforme [а] la volonté de Dieu) est la seule qui donne le bonheur.
Aprés avoir donné sa loi dans les 5 nouveaux commandements, Jésus fit choix de 12 et puis de 70 disciples et les envoya dans les endroits où il ne pouvait pas se rendre lui — même pour y prêcher l'accomplissement de la volonté d[e] D[ieu] et en montrer l'exemple. Luc. X, 1.
Il leur dit: le monde est plein de gens qui ne connaissent pas la volonté de Dieu et qui sont malheureux à cause de ce[la]; je voudrais la leur enseigner à tous. Je suis comme un fermier au tem[p]s de la moisson. Le nombre des ouvriers est petit mais la moisson est grande. Allez parmi les hommes et enseignez leur le royaume de D[ieu].
Enseignez leur les 5 commandements et remplissez les parmi eux. Luc. X, 2.
Et il leur dit. Ne prenez rien avec vous ni chaussure, ni habit de rechange, ni sac, ni pain, ni monnaie dans la seinture — ni bвton. Matt. X, 1—10. Marc. VI, 7–9 Luc. X, 4.
Ne vous souciez pas de votre nourriture. Vous travaillerez pour les autres. Et celui qui travaille pour les autres sera toujours nourri par ceux pour qui il travaille. Matt. X, 10. Luc. X, 7.
Entrez dans la maison de celui qui vous paraоtra digne ou dans la premiére maison venue et saluez le maоtre et si on vous accueille restez dans la maison et travaillez y et par votre exempl(e) enseignez la vie selon mes commandements].
Si on ne vous accuielle pas, sortez de la maison sans récriminations et entrez dans une autre et faites y la même chose, mais ne changez pas de demeure, restez où vous êtes. Matt. X, 13, 14. Marc VI, 10, 11. Luc. X, 5.
Je vous envoie comme des brébis parmi les loups; vous devez être doux сотшç des brébis vis — а — vis les hommes même s'ils étaient comme d[es] lou[ps]. Je vous préviens d'avance que le monde vous sera hostile. Soyez sages comme des serpents et doux comme des colombes. [Matt. X, 16. Luc. X, 3.]
Ne croyez pas que mon enseignement, celui que vous allez porter aux hommes, puisse leur donner tout de suite la paix. Mon enseignement est comme le feu jeté dans le monde. Il fera beaucoup de ravages avant qu'il n'embrase tous les hommes.
Mon enseignement ne produira pas la paix ma[is] la discorde. Il divisera le pére et son fils, la fille et sa mére, les parents deviendront ennemis entre eux. Luc. XII, 51–53. Matt. X, 34, 35.
Le frére livrera son frére à la mort et le pére son enfant et les enfants se léveront contre leur parents et les feront mettre à mort.
Et vous serez haïs du monde pour avoir produit cette discorde entre les hommes. Matt. [X,] 21, [22.]
On vous livrera aux tribunaux, on v[ou]s fustigera et vous conduira devant les gouverneurs et les rois à cause de mes comma[n] — demen[t]s que v[ou]s prêcherez aux hommes et vous devrez rendre témoignage de ma doctrine devant les tribunaux, les gouverneurs et les rois.
Ne pensez pas d'avance à ce que vous devrez leur répondre, mais il vous trouvera ce que vous aurez à dire car ce ne sera pas v[ou]s mais l'esprit de votre Pére qui parlera en vous. Matt. X, 17–20.
Ce que je v[ou]s dis entre nous vous le direz devant les tribunaux, les rois et les peuples. N'ayez pas peur de ceux qui tuent le corps mais de ce qui peut tuer la vie véritable. La vie temporelle ne dépend pas de l'homme. Un cheveu ne peut tomber de la tête de l'homme sans la volonté du Pére tandis [que] l'homme qui fait la volonté du P[ére] n'a rien à craindre. Matt. X, 30.
Ne les craignez donc pas car s'ils emploient la violence contre v[ou]s c'est qu'ils se sentent dans le mal et tвchent de le cacher. S'ils se couvrent il faut les découvrir. Matt. X. 26.
Et quand on vous relвchera allez dans une autre ville et faites y la même chose. — [Matt. X, 23.]
Celui qui aura persisté jusqu'au bout sera sauvé, car bientôt le monde comprendra la vocation de l'homme. Matt. X, 22, 23.
Et les di[s]ciples s'en allérent dans le monde en prêchant le changement de la vie des hommes et faisant le bien à tous les hommes. Luc. IX, 6.
Et aprés avoir expédié ses disciples Jésus continuait à prêcher dans les villes. Matt. XI, 1.
Un jour une femme aprés l'avoir entendu dit: bienheureuse est la mére qui a nourri cet homme. Jésus répondit: bienheureux ne sont que ceux qui entendent la parole du Pére et l'accomplissent. Luc. XI, 27, 28. — Et quand on fit à Jésus le reproche de négliger ses parents et sa mére, il répondit: je n'ai de mére et de fréres que ceux qui entendent la volonté de Dieu et l'accomp — lissefnt]. Luc. VIII, 19–21. Matt. XII, 46 [50].
Et pendant qu'il enseignait un homme dit à Jésus: je te sui — verai partout où tu iras. J[ésus] répondit: Ce n'est que les renards qui ont des taniéres pour se cacher des autres animaux, l'homme n' a pas et ne doit pas avoir de séjour fixe. Il [est] partout chez lui quand il remplit la volonté de Dieu parmi les hommes. Luc. IX, 57, 58.
A un homme qui se défendait de suivre J[ésus] à cause de la vie[i]llesse de son pére qu'il devait ensevelir, J[ésus] dit: Laisse au[x] mort[s] le soi α 'denterrer les morts. Si tu veux vivre suis — moi. Luc. IX, 59–60.
A un autre qui prétextait [les] affaires à la maison Jfésus] dit: Un laboureur qui au lieu de regarder en avant se retourne pour voir ce qu'il a fait n[e] peut pas accomplir la volonté de Dieu. Luc. IX, 61, 62.
Et J[ésus] dit à tous ceux qui l'entourai[e]nt:
Celui qui veut suivre mon enseignement et préfére son pére, sa mére, sa femme, ses enfan[t]s, ses fréres ou même sa vie personnelle à l'accomplissement de la volonté de D[ieu] n'est pas mon disciple. Luc. XIV, 25, 26.
Celui qui n'est pas prêt à toutes les privations etаtoutes les souffrances pour accomplir mes commandements n'est pas mon disciple. L[uc]. XIV, 27.
Et alors un certain chef s'approcha de lui et lui adressa cette question: «Mon bon maоtre, que dois — je faire pour obtenir la vie éternelle?» Et J[ésus], sans lui répondre à sa question, concernant la vie éternelle, lui dit: tu connais les commandements de Moïse: tu ne comfmetras] p[as] d'ad[ultére], tu ne tueras pas, tu ne dérob[eras] pas, tu ne rfendras] p[as] d[e] f[aux] témoignage], tuh[onoreras] t[on] p[ére] et t[a] m[ére]? Le chef répondit: Je les connai[s] et je les ai observés toute ma vie. Mais je veux être parfait; que me manque — t — il?» Ayant entendu cela J[ésus] lui dit: Il te manque une chose: l'absence des richessefs] — la pauvreté. Si tu veux entrer dans le royaume de Dieu, va vendre tout ce que tu as et donne — le aux pauvres, et puis étant prêt à toutes [les]privations et toutes les souffrances suis — moi. Le chef entendant cela fut fort affligé et se retira car il était riche et tenait à sa richesse. Alors Jésus dit à se[s] disciples: Vous voyez bien, c'est la richesse qui empêche les hommes* à entrer dans le royaume de Dieu. Car un chameau entrera plutôt dans le trou d'une aiguille qu'un riche dans le royaume de Dieu. Et les disciples ayant entendu cela en furent consternés et dirent: «L'homme ne peut donc pas pourvoir à son existance?» Et Jésus, les ayant regardés, dit: L'homme ne le peut pas, ce n'est que Dieu qui le peut. Alors l'un des disciples dit à J[ésus]: «Ce n'est pas de nous que nous parlons. Tu vois que nous avons abandonné tous nos bien[s] pour suivre ta loi; mais cette nécessité d'abandonner tous les biens de ce monde paraоtra trop pénible aux hommes et il[s] ne te suivront pas». Et Jésus leur dit: Nul n'aura abandonné sa maison ou ses fréres, ou ses soeurs, ou sa mére, ou son pére, ou ses enfants, ou ses champs qu'il n'en reçoive le centuple maintenant dans ce tem[p]s — ci: des maisons et des fréres, et des champs malgré les persécutions, et pardessus tout la conscience de la vie véritable. Car ceux qui sont riches et se croient les heureux sont les malheureux. Et ceux qui se croient malheureux sont les heureux. Matt. XIX, 16–30. Marc X, 17–31. Luc. XVIII, 18–30.